La série « Et si c’était possible ? » est une nouvelle série que je vais partager régulièrement pour partager des projets de régénération des écosystèmes dans le monde entier, menés par des personnes comme vous et moi qui ont décidé de défendre l’espoir actif et la régénération planétaire. Je donne la parole aux experts et leaders, et partage mon enthousiasme, car si cela peut être fait, alors rien n’est impossible !

Nous examinerons différents écosystèmes, nous nous demanderons pourquoi ils ont été dégradés, nous chercherons à savoir comment ils ont été ramenés à la vie, nous rencontrerons des experts qui ont rendu cela possible et nous explorerons le monde des possibilités qui s’offre à nous.

Ce projet est largement inspiré d’une formation en ligne que je suis avec [Gaia Education] (https://www.gaiaeducation.org) et [Ecosystem Restoration Camps] (https://ecosystemrestorationcamps.org), deux acteurs majeurs dans le domaine de l’éducation régénératrice.


Partie 1 – RÉGÉNÉRER LES ECOSYSTEM DES DÉSERTS

Dans cette première partie de la série, nous vous présentons Neal Spackman, cofondateur et PDG de la [Regenerative Resources Corporation] (https://regenerativeresources.co/) et cofondateur du [Projet Al-Baydha] (https://www.facebook.com/albaydhaproject) en Arabie Saoudite.

La plupart d’entre nous considèrent les déserts comme des causes perdues, des terres mortes : avec moins de 50 mm de pluie par an (parfois aucune pluie pendant des années), des inondations soudaines, des températures extrêmes et peu ou pas de végétation, comment pouvons-nous espérer ramener les déserts à la vie ?

C’est le défi que Neal et son équipe ont relevé sur la côte ouest de l’Arabie saoudite, avec des résultats fantastiques ! Leur objectif n’est rien de moins que de transformer les terres dégradées (le désert côtier dans ce cas) en écosystèmes productifs : zones humides de mangrove, agriculture d’eau de mer, aquacultures, lentilles d’eau douce, agroforesterie en zone sèche… Les résultats potentiels de cette transformation vont de la régulation climatique (atténuation de la température et des précipitations) à la création de moyens de subsistance pour les habitants de la région, en passant par la formation d’une couche arable (arrêt de l’érosion) et la production de nourriture locale (dans un désert !).

Comprendre les causes de désertification

Bien qu’il soit difficile de répondre à cette question, nous pouvons identifier quelques facteurs qui ont conduit des régions entières à la désertification. Parmi les phénomènes naturels, on peut citer les courants d’eau froide et les flux d’air à l’échelle planétaire, qui expliquent pourquoi certaines régions sont plus sèches que d’autres. Mais il existe également de nombreux facteurs humains à comprendre si nous voulons inverser le processus de désertification et redonner aux terres leurs capacités de production naturelles :

  • Déforestation : les Mayas sont l’un des nombreux exemples historiques de civilisations dont les terres sont devenues des déserts à cause de la déforestation, ce qui a finalement conduit à la chute de leur empire.
  • Labourage : le labourage est un pilier de l’agriculture moderne qui a pourtant a entraîné une érosion dramatique des sols : on estime qu’au cours du 20e siècle, la Terre a perdu plus de la moitié de sa couche arable, celle dont dépendent tous les êtres vivants ! Le Midwest américain en est un exemple tragique.
  • Mauvaise gestion du pâturage : si les animaux jouent un rôle crucial dans le cycle minéral et l’établissement de la biofertilité, ils peuvent aussi provoquer des dégradations massives lorsqu’ils ne sont pas contrôlés : les jeunes arbustes ne peuvent pas s’établir, le sol se compacte…
  • Irrigation : l’irrigation par inondation provoque une évaporation qui entraîne une salinisation et une perte de fertilité : le bassin de l’Euphrate au Moyen-Orient a perdu la majeure partie de sa fertilité à cause de ce phénomène.

Que pouvons-nous faire ?

Les stratégies que des personnes comme Neal Spackman mettent en œuvre sont très simples : elles découlent toutes d’une observation approfondie des conditions locales, de solutions petites et lentes pour stocker l’énergie et de la facilitation des processus naturels qui sont amené à prendre le pas et devenir autonomes. Voici quelques exemples :

  • Les rigoles et les barrages en pierre ont été construits pour éviter que les crues soudaines ne balaient les vallées et ne ramènent toute l’eau à la mer. En ralentissant physiquement l’eau, elle est forcée de pénétrer dans le sol, ce qui permet de reconstituer les nappes phréatiques peu profondes et de rendre l’eau disponibles pour les arbres et les plantes…
  • La végétation (herbes, puis arbustes, puis arbres) vont à leur tour permettre à l’eau de pénétrer les sols, par leurs racines, amener de la fraîcheur, créer des microclimats, créer de la mantière organique pour le cycle minéral, servir de nourriture aux animaux/insectes, etc…
  • Les barrages rocheux retiennent également le limon et la matière organique en un seul endroit, créant ainsi les conditions pour que le compostage naturel se fasse dans le sol plutôt que de la laisser partir en poussière. Cela permet à la biologie de se développer et de favoriser la croissance des plantes et des arbres.
  • Des grottes ont été construites pour attirer les chauves-souris en un seul endroit, ce qui permet de recueillir leurs riches excréments pour les utiliser comme engrais !

Qu’est-ce que cette histoire raconte ?

Cette histoire, comme tant d’autres que je partagerai bientôt, signifie au moins une chose : il y a tant de choses que nous pouvons faire pour arrêter la dégradation de notre écologie planétaire. Rien n’est perdu, et tout repose sur la compréhension que la capacité de régénération de la nature égale, sinon dépasse, notre potentiel destructeur. Si la perte des services rendus par les écosystèmes naturels est la principale cause du changement climatique, c’est en les restaurant que nous arrêterons cette catastrophe.

En plus de régénérer les écosystèmes dégradés, nous avons la possibilité de recréer des économies locales, des moyens de subsistance, de nourrir les gens et de créer une abondance générale en l’espace de quelques générations seulement !

Sérieusement, si cela peut être fait dans les déserts d’Arabie Saoudite, n’est-ce pas la preuve vivante que nous pouvons régénérer tout environnement dégradé ?

J’espère que cela a apporté un peu d’espoir dans votre vie et une certaine compréhension des causes et des solutions qui entourent les enjeux de la régénération de la planète.

Conclusion

J’espère que cet article a a suscité un peu d’espoir dans votre coeur et un peu de compréhension dans votre tête !

Le succès de l’effort de restauration dépend également de la capacité de chacun d’entre nous à agir à son niveau : en tant que citoyens de la terre, nous pouvons tous faire quelque chose, et j’espère que cette série vous aidera à trouver où et comment vous pouvez rejoindre le mouvement !

Qu’allez-vous faire pour votre environnement ?

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