
Être perdu c’est donner à notre âme la chance de nous retrouver.
Des copains j’en ai des tonnes
Toutes les nuits dans tous les rades,
Tous les paumés, tous les ivrognes,
Tous les fous, tous les malades,Qui devant un perroquet, une Kanter ou un p’tit joint
S’ déballonnent dans un hoquet,
Et r’font l’ monde à leur image.
Tous ces mecs c’est mes copains.
Touche pas à mon copain.Renaud [Peau aime]
S’il y a bien une chose à laquelle nous ne sommes pas prêt à faire face après nos plus ou moins longues études… c’est de nous retrouver perdus… paumés. Ne pas savoir quoi faire, où aller, ce qui a du sens, ce qui compte, qui on est…
Mais est-ce bien surprenant ?
Le parcours classique des études consistant à rester sagement assis sur une chaise à écouter nos professeurs, à lire nos cours, à aller là où on nous dit d’aller en pensant à ce qu’on nous dit de penser… pas étonnant que le réveil pique ! Plus il est tardif dans nos vies, plus il est douloureux. Mais rassurez-vous, si vous passez par cette phase de doute, c’est que vous faite partie d’une longue et illustre tradition de gens qui ont décidé de prendre leur vie en main, d’enlever le pilote automatique, et de faire désormais des choix conscients !
Reconnaissons-le tout de même, un réveil c’est douloureux : il faut maintenant prendre ses décisions, faire ses choix… et surtout en assumer pleinement la responsabilité. Comme j’aime me le rappeler régulièrement :
Prendre des décisions en alignements avec mes valeurs et mes rêves est ce qui me rend libre;
Assumer et vivre avec les conséquences de ces décisions et ce qui me rend puissant.
C’est bien beau tout ça, mais quand se sent perdu, on fait quoi ? Deux choix s’offrent-ici à nous :
- Soit on repousse l’échéance : on prend un boulot confortable qui nous maintient dans l’autoroute mainstream. Appartenir à la majorité suffit pour beaucoup à repousser les doutes et l’anxiété inhérente à l’incertitude de nos vies.
- Soit on assume qu’on est paumé. Après des années à se construire des certitudes, faire preuve d’une telle vulnérabilité n’est pas simple, mais c’est pourtant la porte d’entrée !
Etre perdu c’est le sentiment qu’on éprouve quand on enlève le costume de l’identité sociale pour se demander qui se trouve en dessous. C’est une étape parfaitement naturelle de notre développement.
Une porte d’entrée vers quoi ?
Reconnaitre que l’on est perdu, paumé, c’est douloureux : entre stress du matin et angoisses du soir, nuits blanches et remontées gastriques, difficultés à se sociabiliser et perte de repères… Mais comme souvent avec la douleur, il faut savoir l’embrasser et l’écouter pour entendre ce que la vie attend de nous : la douleur est là pour attirer notre attention et éveiller notre instinct de survie.
Être perdu c’est donner à notre âme la chance de nous retrouver.
Deux choix s’offrent à celui qui est perdu : la panique ou la mobilisation de ses ressources internes. Qui sait rester calme et mettre en place un protocole de régulation émotionnelle (méditation, exercice, hygiène holistique) se donne l’occasion d’observer ses circonstances personnelles de vie à la recherche d’un indice qui lui aurait sans doute échapper autrement : quand on roule à 130km/h sur l’autoroute, les paysages défilent sans même qu’on les voit. Mais quand on ralenti ou qu’on s’arrête pour regarder autour de soi, les détails apparaissent, les signes aussi qui nous invitent dans une direction particulière. C’est ce qu’on cherche à faire quand on est perdu : trouver des indices pour s’orienter.
Avant de trouver son chemin, il va falloir le chercher. Et pour cela il nous faut développer des compétences de navigation et d’exploration : quelles sont mes passions ? Quelles causes ai-je envie de défendre ? Qu’est-ce que je ne suis pas prêt à accepter ? De quelles compétences est-ce que je dispose ? De quels contacts ?
C’est alors que se produit la magie : non seulement on apprend à mieux se connaitre, à mieux se faire confiance, mais en cherchant on découvre aussi des sentiers dans la vie dont personne ne nous avait parlé. En faisant le silence on commence à entendre une petite voix au fond de nous qui nous dit dans quelle direction elle préfère aller. Cette voix c’est celle de votre âme, votre nature profonde que vous n’avez jamais écouté parce que vous avez toujours été trop occupé à écouter ce quelqu’un d’autre vous disait de faire !
Concrètement parlant, que faire quand on est paumé ?
La première chose à faire est donc de ne pas paniquer. Au contraire, essayez de vous ancrer dans la gratitude car vous êtes sur le point de vous découvrir vous-même, et le monde !
La deuxième chose à faire est d’entamer un protocole d’hygiène holistique : cette quête peut être éprouvante et exige le meilleur de vous. C’est le moment rêvé pour changer vos mauvaises habitudes et vous ancrer dans des pratiques saines et alignées avec vos idéaux :
- Dresser la liste de vos valeurs fondamentales ;
- Repenser votre régime alimentaire ;
- Faites de l’exercice régulièrement ;
- Offrez-vous le repos nécessaire ;
- Apprenez à faire le silence en vous par la méditation pour affiner votre capacité d’observation ;
- Echangez largement avec le monde pour provoquer des interactions et des insights.
- Demandez de l’aide !
Enfin et surtout, résistez à la tentation de prendre des décisions importantes et radicales dans cet état de désorientation. La tentation de tout chambouler est grande dans les moments d’incertitude, mais (si vos conditions de vie vous le permettent) résistez au besoin d’être réactif. Quand nous sommes assaillis par le stress, la peur, l’angoisse, c’est notre égo qui prend les choses en main pour s’assurer notre survie, minimiser les risques, et tout faire pour rester dans notre zone de confort. Or aucun changement de vie ambitieux ne peut prendre racine dans notre zone de confort : pour grandir et embrasser le monde, la première étape consiste à en sortir. Prendre le temps de retrouver votre assise mentale et émotionnelle pour agir depuis les profondeurs de votre cœur portera de bien meilleurs fruits que de réagir dans l’urgence imposée par le doute.
All the freaky people make the beauty of the world,
All the freaky people make the beauty of the world,
All the freaky people make the beauty of the world,
Michael Franti
Bonjour Damien, je salut ton écrit d’une grande perspicacité et ouverture d’esprit digne de cette transition vers nouveau monde que nous sommes beaucoup déjà à incarner dans nos pensées, paroles et actes. Oui l’ego et le mental aiment nous rattraper quand les états émotionnels sont submergés. Seulement notre petite voix intérieure de l’âme et coeur frappe à la porte de la reconnaissent de notre être de plus en plus et nous voilà propulsé vers notre vraie moi. Merci et bonne continuation dans nos cheminement de conscience de vie sur terre.